Canal de jonction en bateau © VNF, Damien Lachas

Le canal de Jonction, lien entre le canal du Midi et le canal de la Robine

Le canal de Jonction est mis en service en 1787 pour relier le canal du Midi au canal de la Robine de Narbonne. Long de 5 km, il est en partie bordé de magnifiques pins parasols qui vous abritent du soleil. Ce canal fait partie du bien UNESCO « canal du Midi » au même titre que le canal de la Robine. 

Le canal de Jonction : 7 écluses en 5 km 

Le canal de Jonction s’embranche au canal du Midi au point kilométrique 168,71, dans le Grand bief (portion sans écluse), à moins de trois kilomètres du Somail, en aval.

Il est équipé de 7 écluses à  un seul bassin. Elles permettent de franchir 23 mètres de dénivelé et d’amener doucement l’eau vers la rivière Aude que les navigants doivent traverser pour rejoindre l’écluse de Moussoulens, porte d’entrée du canal de la Robine située sur l’autre rive de la rivière.

Le canal de Jonction est long de 5,1 km et comporte les 7 écluses suivantes :

- Cesse
- Truilhas
- Empare
- Argeliers
- Saint-Cyr
- Sallèles-d’Aude
- Gailhousty

Un peu avant de descendre dans l’Aude, se trouve l’ouvrage le plus monumental du canal de Jonction, l’épanchoir de Gailhousty

Le saviez vous ?

Initialement, l’écluse de Sallèles-d’Aude possède deux bassins. Sur les côtés du bassin inférieur est alors aménagé un chantier de radoub pour la construction et la réparation des bateaux. Dans les années 1980, lors du projet d’allongement des écluses au gabarit Freycinet qui permet le passage de péniche de 38,50 mètres de longueur, le chantier de radoub est supprimé. Un nouveau chantier est alors aménagé en face du bâtiment de l’épanchoir de Gailhousty.  

Un projet de canal de Jonction dès 1690

Vauban lance le projet
suite à l'aménagement du canal de la Robine

Sur les conseils de Vauban, le canal de la Robine, ancien lit du fleuve Aude, est aménagé pour la rendre navigable à partir de 1686 afin d’offrir une liaison entre Narbonne et le canal du Midi, ouvert à la navigation deux ans plus tôt. 

Pour achever cette liaison, il manque un canal de jonction entre le canal du Midi et l’Aude.

Les propriétaires du canal du Midi refusent  alors l’ouverture du canal de Jonction qui doit être alimenté en eau par le canal du Midi. La ressource en eau étant limitée dans cette région, ils craignent de manquer d’eau pour alimenter à la fois ce canal et le canal du Midi. 

Il faut attendre les années 1770 pour qu’une solution soit trouvée. Durant ce temps, marchandises et passagers transitent en charrette ou à dos de mulet entre Narbonne et Le Somail, point d’embarquement du canal du Midi.

Le canal de Jonction
entre enfin en fonction en 1787 

En 1776, Monseigneur Arthur-Richard Dillon, archevêque de Narbonne et président des Etats du Languedoc, obtient enfin l’accord des propriétaires du canal du Midi pour réaliser le canal de jonction.  Il fait voter les crédits nécessaires à la finalisation du projet. Les travaux s’engagent sous la direction de Bertrand Garipuy, directeur des travaux de la Province du Languedoc.

Le canal de Jonction, construit en 10 ans, est achevé en 1787, soit presque cent ans après la décision de sa construction.

Canal de Jonction à Salléles d'Aude vers Gailhousty © VNF, Collection Sicard

Canal de Jonction à Salléles d'Aude vers Gailhousty © VNF, Collection Sicard

A visiter aux environs

Sur la commune de Sallèles d’Aude, le musée Amphoralis situé sur les fouilles archéologiques d’un atelier de potiers gallo-romains rappelle l’importance de la région de Narbonne dans l’activité industrielle et économique pendant l’antiquité. L’importante production d’amphores destinées au transport du vin indique aussi que la culture de la vigne est déjà à cette époque l’une des cultures prédominantes de la région.

Musée Amphoralis