Ouvrage de Gailhousty, Sallèles d'Aude © VNF, Victor Tonelli

Le site de Gailhousty est situé au débouché aval du canal de Jonction sur la rivière Aude. Le canal de Jonction, mis en fonction en 1787,  permet de faire la liaison entre le canal du Midi et le canal de la Robine de Narbonne. Constitué d’une écluse, d’un épanchoir, d’un pont et d’une cale sèche, Gailhousty est l'un des sites emblématiques de ce canal. 

Le site de Gailhousty

Ce site rassemble plusieurs ouvrages d’une grande qualité architecturale. Leur fonction est à mettre en relation avec le danger des crues du fleuve Aude qui a toujours représenté une menace. Cette partie du canal de Jonction est en effet aménagée dans le champ d’expansion des crues du fleuve.

 

L’écluse de Gailhousty

Cette écluse possède un seul sas (bassin) qui rachète un dénivelé significatif d’environ 3 mètres. Elle joue un rôle important dans la mise en protection du canal de Jonction.

En amont de l’écluse, le canal est mis à l’abri des crues de l’Aude grâce à un système de digues qui l’enserre jusqu’à Sallèles-d’Aude.

En aval de l’écluse se trouve un espace conçu pour pouvoir être submergé lors des fortes crues : l'épanchoir.

Le pont

Ce pont, conçu pour pouvoir accéder rapidement en tous les points du site, est d’une architecture soignée, avec une voûte en arc surbaissée et quatre escaliers en quart de cercle placés à chaque coin. En période de crue, il faut pouvoir réagir vite et manœuvrer à temps les systèmes de défense. Placé sur la tête aval de l’écluse, il participe au système d’endiguement des crues les plus fortes. 

Canal de Jonction - Ecluse de Gailhousty © VNF

Canal de Jonction - Ecluse de Gailhousty © VNF

L’épanchoir de Gailhousty

Ce bâtiment monumental de 30 mètres de long situé sur la rive gauche du canal entre l’écluse de Gailhousty et l’Aude, attire le regard.

Sa façade avant du côté canal, est percée de crénelures verticales qui plongent dans l’eau.

À l’arrière, il présente 5 ouvertures en arcades au pied desquelles s’élance un canal d’atterrissement long de 8 km appelé « La saignée » dirigé vers l’étang de Capestang.

Ce bâtiment abrite pas moins de 15 vannes surdimensionnées. Il n’est pas destiné à évacuer les eaux excédentaires du canal de Jonction mais doit permettre le passage des eaux des crues de la rivière Aude. A l'origine il est prévu que ces eaux chargées de limons fertiles soient dirigées dans l’étang de Capestang pour le combler et y favoriser les cultures. 

Sur sa façade face au canal sont sculptées les armoiries de Monseigneur Dillon, dernier archevêque de Narbonne, à l’origine de la construction du canal de Jonction. Une croix occitane y figure aussi pour rappeler que la Province du Languedoc en a financé les travaux.  

Le bâtiment est aussi équipé d’un logement qui sert à l'époque pour l’éclusier, également chargé de la manœuvre des vannes de l’épanchoir.  

La cale sèche de Gailhousty 

Sur la rive opposée du bâtiment de l’épanchoir, se trouve une cale sèche pour la réparation et le carénage des bateaux.

Comment cela fonctionne ? Grâce à la manœuvre d’une porte placée à l’angle aval du bâtiment de l’épanchoir, l’espace entre l’écluse et cette porte est transformé en bassin que l’on remplit avec l’eau arrivant du canal de Jonction. A son niveau le plus haut, la plate-forme de carénage est submergée, permettant aux bateaux de se placer au-dessus. Il suffit alors d’ouvrir les vantelles de la porte aval pour vider le bassin. Le bateau va alors se poser doucement sur les étais prévus à cet effet. En quelques dizaines de minutes, le bateau est mis à sec. Le travail de réparation peut commencer. 

Cette cale est aménagée dans les années 1980 pour remplacer celle de Sallèles-d’Aude, détruite par les travaux de modernisation visant à allonger les écluses.